samedi 6 août 2022

                              Le coquelicot et la nielle des blés: (Famille des caryophyllacées)

Cosmogonie paysanne Amazigh

Chez les Ait Hdiddou

 Mohamed.Slak


 5- Cosmogonie paysanne

 et imaginaire de quelques rituels agraires

5-1- L'augure des plantes entre le bien et le mal !

Certaines de ces activités, il faut bien le mentionner, ne manquent pas à travers leur cours de quelques rites et coutumes, qui affectent même la nomination de quelques uns des mois du calendrier agraire local tel: Bouwgdoud (le mois septembre d'Agdoud), et Boulaansart (le mois juin), vers la fin duquel on brûle un mélange de différentes espèces de plantes devenues enfin sèches, pour fêter la bonne poussée d'herbe et de plantes de l'année, en espérant toutefois, une meilleure verdure, une bonne et fructueuse récolte, prochainement, et pour chasser aussi, de l'environnement les mauvaises créatures et esprits maléfiques, capables de stériliser la terre et le sol. Aussi ne doit on pas encore distinguer entre deux types de plantes dans l'esprit du paysan: les bonnes plantes à usage médicinal et d'importance vitale au niveau nutritif, dont les paysans aiment garder à sec quelques  meilleurs échantillons de l'année, en guise de beaux souvenirs, d'une bonne récolte et saison agricole, et qu'ils peuvent garder et cacher dans un coffret, ou accrocher, pour embellir et décorer le mur de l'une de leurs chambres préférés, comme un bouquet de meilleurs épis de blé par exemple, ou quelques épis de mais. Ce que j’ai eu l’occasion et la coïncidence même de remarquer et de mentionner, dans  l'un des écrits de la littérature Marocaine de langue Française, des contrées de l'Atlas, au sud du haut Atlas central, dans un domaine socioculturel, cette fois-ci oasien et présaharien, qui n'avait pas, artistiquement, manqué de décrire et d'en parler: il s’agit notamment d’un roman de Moha Laid intitulé: (le sacrifice des vaches noirs), où il disait: «(…) plus loin, Bassou avait remarqué de vastes champs de mais. Une femme très belle et bien habillée évoluait dans les vastes splendeurs de cette verdure. Il s'approche d'elle: c'était sa femme, celle-ci lui tendit un gigantesque épi de mais semblable à celui qu'il avait soigneusement caché dans le coffret, Bassou l'admira d'abord, et le mis dans le capuchon de son burnous. (…) » (8). Avant encore, dans une autre page, il disait:« (…) cet épi était le seul souvenir qui lui restait des années fastes et prospères. Quand il le comparait à celui qu'on vendait dans les Souks, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver à la fois un sentiment de fierté et de profond chagrin » (9).

Auprès de ces plantes alimentaires très utiles, et de bon augure, existaient encore celles qui sont parasitaires, et de mauvaise humeur. Celles dont les paysans se méfient, soit parce qu'elles sont toxiques et empoisonnantes, ou les considérant dans un tel imaginaires agraire, historiquement vécu et ancré, comme nuisibles, porte malheur… et signe d'angoisse. Parce qu’elles détruisent les bonnes plantes et ravagent la récolte, comme produits de nourriture et source de la vie…

5-2- La saga de la couleur indigo

Une découverte phobique dans le hameau de Tabrracht

 C'est ce que nous avons rencontré et remarqué, chez les habitants de Tabrracht, représentant un Hameau, de l'une des deux fractions tribales, du canton des Ait Brahim à Ottarbat, auprès desquels nous avons appris qu'ils peuvent teindre la laine de toutes les couleurs faisant partie des rayures des mentes que portent leurs femmes, sauf de la couleur indigo, qui reste en tout cas, une énigme et étonnante exception…représentant pour eux, à la manière d'un tabou ou d'une phobie de porte malheur, une barrière psychologique et sociale infranchissable, en tout cas, sauf que par un coup de main, et une aide apportée par une intervention de quelques femmes étrangères. La solution donc à ce problème, se trouve ailleurs, et se résout hors de leur hameau et même de leur canton tribal. Ceci dit qu'il sont obligé à chaque fois d'emporter leur laine avec eux, et se déplacer à presque une trentaine de kilomètre pour se rendre au hameau d'Almghou chez les habitants de la tribu dite: Iznaguen pour trouver quelques femmes chez ceux-ci, pouvant leur teindre les fils de laine de la couleur indigo ou Tikhibcht comme on l'appelle chez les Ait Hdiddou.  

D’où vient cette couleur donc? De quoi fait-on cette couleur de mauvais augure? Quel rapport cela peut-il avoir avec l'activité agricole et son rendement comme facteur décisif de la sécurité alimentaire et de la préservation de la vie humaine? A vrais dire l'explication qu'on peut trouver à cela ne sort pas du contexte agraire et de son grand imaginatif qui devait même être à la base d'une cosmogonie paysanne locale.

Chimique ou organique que soit le produit teinturier de cette couleur, rien ne lui ressemble, et ne peut lui faire allusion dans la structure interne de l'inconscient agraire, qu'une possible connotation entre la couleur indigo de la fleur rouge du coquelicot, comme plante nuisible, ou de la nielle comme plante de la famille des caryophyllacées, qui poussent comme des parasites dans les champs, pour attaquer le blé de sa maladie, et celle des teintes fabriquées de produits issus de la nielle elle-même, pour teindre les fils de laine. D’où une métamorphose des plantes en produits à usage très divers…et chose qui explique aussi dans les pratiques humaines, le chemin sinueux et complexe du passage de la nature à la culture, à travers le pont/médium que représente le vêtement/la mente dans notre cas ici. Si ce n'est pas encore dans un autre plan d'immanence et de substitution, que toute la question se dissout et se résout, en assistant cette fois-ci aux deux faces d'un même objet, et d'une même étendue que peuvent représenter: un champ de cultures et la pièce tissée de la mente. Tout l'enjeu est là, avec les différentes couleurs et motifs de l'un et l'autre, leur géométrie plane à l'image d'un tapis, leur fécondité, et la richesse symbolique de leurs composantes. A savoir une coexistence dans les deux plans, de ce qui est bien et désirable, et de ce qui est nuisible et indésirable, un monde de signes et de symboles alors! Reflétant d'un coté, la dualité du bien et du mal, et de l'autre, la trinité du végétal, animal, et de l'humain…rassemblée, réunie en brassage, et inscrit dans le vêtement féminin qui est la cape, qui n'était à priori, et au départ qu'une simple étoffe de laine, à l'image d'une page blanche servant à l'écriture: une page vierge, fournie par un ovin, colorée par une plante, habillée et portée par une femme.                  

A vrais dire, la main qui se charge toujours de semer le blé dans les champs, en pleine quiétude et espoir d'une récolte meilleure, en fin de chaque saison agricole, à l'aide,  à chaque fois, en plein champs, d'une bonne prise de poignées régulières de grains, accompagnées de quelques prières murmurées par le paysan, en guise de rituel garantissant l'espoir en une saison agricole bien prospère, n'aura peu être jamais à toucher à aucun signe de malheur et d'antidote du blé, que peut représenter la saga d'une couleur indigo (Tikhibcht), faisant allusion à celle de quelques ennemis du paysan parmi des plantes parasitaires et redoutables du blé, tel le coquelicot ou la nielle, chose encore fort inadmissible, pour ce qui est de la main droite et du pain sacré… donc si quelques fils de laine devaient être teintés de l'indigo auprès des autres couleurs, pour entrer enfin dans le tissage et la symbolique des couleurs d'une mente, que porterait ensuite une femme de la tribu des Ait Brahim, cela ne doit être absolument fait et accompli, que par une main étrangère se trouvant, hors de la tribu et loin de son hameau…quand on a demandé à une femme âgée d'Iznaguen d'Almghou, au bord de l'Acif Melloul, de nous expliquer pourquoi ces femmes, rares d'ailleurs dans le hameau depuis toujours, de plus qu'il ne restait aujourd'hui même qu'une ou deux, ont à elles seules cette exclusivité dans toute la région de teindre les fils de laine, que ce soit de l'indigo: ( bette noire ) et élément phobique, ou de toutes autres couleurs, la réponse était que celles-ci, sont généralement de pauvres femmes très nécessiteuses et contraintes par la précarité de leur vie a faire ce que les autres fuient… et n'aiment pas faire !, noircir la blancheur de la laine, trahir son innocence de soie !?… une raison, peut être de plus, d'attiser les malheurs, et tous les maux des mauvais esprits, pouvant se traduire en une malédiction quelconque, car sinon, pourquoi a-t-on cette coutume dans plusieurs régions du pays d'ailleurs, à enfiler un morceau de laine blanc et propre, quelque part autour, d'un bien valeureux et cher, qu'on achète ou qu'on vient d'acquérir? Cette coutume préventive, et ornementale par le biais de la laine, qui se veut protectionniste, contre le mauvais œil, et les regards jaloux des autres, ne se limite pas uniquement, aux animaux comme: une vache enceinte ou son petit veau, nouvellement né, une jument ou son poulain, ni aux humains: comme pour: une femme enceinte, ou son bébé, mais on peut remarquer parfois que, même l'achat d'un morceau de « fer motorisé » comme: une voiture ou un camion, est accompagné de ce rite, traduit par ce culte d'êtres et d'objets, après lequel, ces êtres ne peuvent ni apparaître au public, ni circuler librement en dehors de leurs foyers, et ces véhicules ne devant commencer à rouler, qu'après l'inévitable, port en collier ou en doux bracelet, de ce fil ou cette touffe de laine. Moyen magique, en tout cas, d'être à l'abri de toute catastrophe… !       

-5-3-Rituel de la Commémoration annuelle d'Abadir

Sur le mont de Taltast à Tabrracht.

(Des offrandes et des excuses pour les ancêtres)                                  

Aussi devrait on citer encore la commémoration annuelle d'un repas rituel appelé Abadir: (grand pain arrondi à base de multiples céréales, d'environ un mètre de diamètre) fêté d'une manière exclusive par les habitants du Hameau de Tabrracht comme tradition spécifique qui leur revient. Quand on s'interroge, auprès des habitants, sur la raison et les mobiles de ce rituel annuel? La réponse nous vient tout de suite de certains  informateurs qui nous ont appris d'abord que ce rituel se pratiquait avant,  il y'a bien longtemps pendant le 10 Mars du calendrier agraire, c'est-à-dire le 23 Mars du calendrier Grégorien. Ce qui coïncide avec l'annonce du début de la saison du printemps. Mais depuis quelques temps indéterminés, la date de ce cérémonial a été déplacée pour le fêter vers la fin du mois de Mai. Et puisque c'est au tour des restes de quelques très anciennes tombes des ancêtres des habitants que doit se dérouler le cérémonial, pour leur demander pardon et excuses, puisqu'on ne les respectait pas chaque fois que leurs troupeaux qui paissent dans cette zone traversaient cet endroit et piétinaient ces tombes de certains martyrs dont l'histoire remontait plus loin dans le temps, aux premières années du Siba. Comment se pratiquait donc ce rituel ?

Chaque année, ces habitants commémorent cette extraordinaire et particulière  tradition, relative essentiellement au domaines agricole et pastoral, ou nous avons eu l'occasion d'assister à une grande mobilisation de toutes les familles de l'Ighrem à l'exception de quelques rares individus, de vieillards infirmes et de quelques malades incapables d'escalader les versants de la montagne de Taltast pour se rendre sur l'un de ces plateau qui abrite cette manifestation.

A pieds et à dos de mulets, transportant des sacs de farines des trois principales céréales, hommes, femmes et enfants suivirent du bon matin leur caravane qui chemine vers les sommets du mont de Taltaste. Une fois sur le plateau de la montagne, on commence à diviser le travail et à répartir les taches. On cherche du bois et de l'herbe sèche, surtout les femmes et les enfants, tandisque des hommes mettent la main à la pâte, on mélange de la farine sans levure pour faire le grand pain des Ait Hdiddou appelé Abadir, à base du mélange des trois céréales qui sont le blé, l'orge et le mais. Ce pain est très différent non seulement dans sa forme, mais aussi dans le mode de sa préparation par rapport aux deux autres types qui sont Ahttoch:« pain normal contenant des extraits de certaines plantes médicinales cueillies dans les montagnes (…) et Bahmmou: pain rond, son diamètre dépasse 15cm. Il est préparé enroulé, et enveloppant une pierre à la forme ronde. Ce pain est également préparé sans levure » (10).

 Chaque Abadir cuit doit être déposé verticalement et penché sur un tas de pierres appelé Agrour couvrant largement et remarquablement un tombeau au centre et au milieu de l'ancien cimetière, cet Abadir que les enfants prennent en courant, en chantant et rigolant à chaque cuisson de l'une de ses grandes pièces, faisant avec, quelques tournées autour des tombes et de l'Agrour:( grand amas de pierres couvrant probablement la tombe du plus ancien aïeul et ancêtre).

L'opération de la cuisson de toutes les pièces d'Abadir se poursuit ainsi, jusqu'au deux dernières qu'on laisse cuir, au fur et à mesure que le signal est donné à certains hommes pour commencer à découper toutes les premières galettes en petits morceaux, afin d’en faire des rations et des parts; au moment ou d'autres procèdent au comptage de tous ceux qui sont venus participer grands et petits à ce rituel, pour savoir le nombre exact des rations. Le pain découpé se pose sur le sol en petite part que sépare des petits espaces et des petites ouvertures pour assurer le passage et le déplacement de ceux qui découpent et déposent le pain sur le sol. Ces parts et ces rations sont posés successivement sous forme de cercles circonscrits les uns au sein des autres du plus petit au plus grand, et toujours autour d'Agrour comme point central de tous les cercles.

Maintenant que les (Abadir) sont déposés en parts de petits morceaux, on découpe alors les deux qui restent cuits en dernier, ceux- là feront en réserve les parts de quelques visiteurs venus à l'improviste, ou quelques invités, passagers inattendus en dehors du cérémonial. Après un petit moment, la distribution de ces rations aura bien lieu, l'homme chargé de cette tache appelle les membres de chaque famille pour recevoir un par un leur part d'Abadir. Et ainsi de suite jusqu'au dernier individu et la dernière famille. Puisque, c'est toujours au nom de la famille qu'il faut se référer à chaque mobilisation collective.                            

 Le soir vers l'après midi, après avoir bien fêté cette occasion, les habitants retournent chez eux en ramenant, comme autrefois (Mai 1991)… ce qui restait de leurs parts d'une vingtaine de roues de pain d'Abadir. Ce pain est très connu chez les Ait Hdiddou, on le prépare et on l'échange surtout pendant les fêtes de mariage, la famille de l'époux l'offre par l'intermédiaire des Isnayen: (ministres de l'époux) à celle de l'épouse.

En effet, qu'une petite entité tribale ou population d'un hameau s'aventure à liquider toutes ces quantités de céréales restantes pour une telle cérémonie, ne s'explique, au moins d'une part, en plus de la sollicitude d'excuses aux ancêtres, la peur de la malédiction de dieu suite à la colère des aïeuls, dont les tombes ne sont pas respectés aux traversées des bergers avec leur troupeaux dans le pâturage…que par une énorme confiance et certitude de ce qu'allait déjà, et à priori être le résultat et la fin d'une nouvelle saison agricole, conçue vers la fin du mois de mai comme réussie et sauvée, puisqu'il ne restait pour atteindre le moment de la moisson et de la nouvelle récolte, que peu de temps. Ce qui laisse entendre que les derniers grains des différentes céréales de l'année en cours et qui tendent vers la fin, doivent céder la place à ceux de la nouvelle année, qu'importe donc une telle aventure, puisque en outre le climat à cette étape de l'année ne fera que s'améliorer jour à prés jour. Pour aller chercher ailleurs d'autres issues de survie, et d'autres alternatives de subsistance par les jeunes et quelques chefs de familles, s'il en faudrait…!  

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Référence: Mohamed.Slak: (le cycle agropastoral des traditions des Ait Hdiddou) 

 (Itinéraire d'un circuit socioculturel):(titre secondaire)  

- Etude Ethnographique sur les Ait Hdiddou.

-Texte extrait de la deuxième partie intitulée: (Données socioéconomiques

 sur la région d'outtarbat).

lundi 7 août 2017

Essais poètiques

Le have-not

Par-là, par-ci, le voici !
Pasteur aux déplacements sans répit.
Troubadour de tous les temps…
Sans savoir parfois où aller, ni jusqu'à quand ?!
Des plaines de la joie, et des collines de la folie…
Jusqu’aux hautes montagnes en képis, fief du chagrin et de l’oubli.
Sillonnant des espaces et des destinées,
Aux géométries, souvent inopinées.
Relief abrupt, terrain accidenté, routes et pistes escarpées,
Il frôla, à maintes reprises, la mort qui le guettait.
Seule la bienveillance de Dieu, en miracle, le secourait.      
Parfois même, il se demandait :
Comment est-il arrivé à ce qu’il soit et faisait ?
Et l’écho de la raison lui apprit :
Que c’est grâce à une sorte d’alchimie,
Du hasard et de la nécessité,
Dont le sort des êtres est bien affecté;
Que son parcours a été défini,
Temps absolu, et espace infini.
Partis au départ, mains vides et sans moyens.
Il s’essayait pour tenir debout, à peine comme citoyen… !
Le tintamarre de toutes les misères de la vie,
Lui offrit pourtant une chance de survie…
Mais, sous condition, de miser sur son seul et unique capital.
Sinon la vie lui sera tellement fatale.
Et c’est ainsi, n’ayant rien à ses côtés.
Qu’il hypothéquait, symboliquement, sur sa dignité.
Pour convaincre, être admis et gagner sa vie, comme recruté.
La vie est très dure, ça il le sait.
Et c’est pourquoi, sans cesse il bossait.
Jour après jours confiant, sans se lasser.
Même si parfois, et qu’importe, des choses le tracassaient…
La vie, en soi seul, ne lui veut rien dire.
Alors, il s’expatriait dans l’autre, espérant s’investir et rebondir.
Pour lui, Il n’avait rien à regretter…
Ni les bâtons dans les roues, qu’on lui a jeté.
Ni les obstacles sophistiqués qu’il a su et pu surmonter.
Sur les chemins qu’il avait faits, de belles choses bien aimées
Lui ont été volées… voire confisquées…
Comme pour ses semblables, qu’il a l’habitude de consoler.
Mais c’était, il y’a bien longtemps, qu’il le savait.
La vie n’est pas tout à prendre ou à laisser !
Touristes et nomades, à travers leurs traversées, le sentaient.
La vie hélas, est éphémère, ses marasmes, ses trajectoires nous hantaient… ! 

                                                         Azrou,  Le 14/08/2015
                                                              Mohamed Slak